L’étude KPMG x FEVAD dédiée à l’innovation dans l’e-commerce (nov. 2020) apporte une réflexion inédite sur la Responsabilité Sociétale de l’Entreprise (RSE) dans ce secteur. À partir d’enquêtes réalisées auprès d’acheteurs et de commerçants en ligne en France.
De plus en plus, les attentes en matière de consommation responsable augmentent chez les acheteurs en ligne :
- 70% privilégient les sites mettant en avant une démarche responsable,
- 71% regroupent les commandes afin de limiter les livraisons,
- 94% trient les emballages de leurs commandes (recyclage et/ou réutilisation).
Le e-commerce offre aussi plus d’options d’achats responsables aux consommateurs. En effet, en 2019 :
- 67% trouvaient qu’il est plus facile de trouver des produits RSE en ligne que dans le commerce physique,
- 45% avaient déjà acheté en ligne des produits issus de l’économie circulaire.
Cependant, l’étude met en lumière que :
- Seuls 14% des acheteurs en ligne font de l’environnement un des critères principaux de leur décision d’achat.
- Le rapport qualité/prix reste pour la plupart le principal facteur de décision : plus de 75% des cyberacheteurs qui ont acheté des produits reconditionnés ou issus du recyclages pour des raisons budgétaires.
En parallèle, les sites de ventes en ligne entament une transition vers des offres plus responsables, faisant de la RSE un axe stratégique de développement :
- 58% estiment que la prise de conscience environnementale est bien ancrée chez leurs clients.
- 55% estiment que cela fait peser un risque sur leur activité.
- 81% considèrent cette nouvelle réalité comme une de leur priorité stratégique.
- 80% ont déjà amorcé le travail.
Cependant, adapter son activité et ses pratiques pour faire de cette nouvelle réalité un pilier de la stratégie n’est pas aisé. Ce processus est composé de plusieurs défis et challenges que les entreprises doivent prendre en compte. Le rapport de la FEVAD évoque 8 aspects que les e-commerçants devraient prendre en considération :
1. L’offre. Qu’il s’agisse de productions locales, de produits éco-conçus ou recyclés ou encore de produits de seconde main, l’offre doit être considérée en tant que pilier du changement stratégique.
2. L’information produit. L’information consommateurs est clé : des fiche-produits plus détaillées (matières / origine), plus d’information sur l’écoresponsabilité, etc.
3. Le choix des partenaires RSE. Les chartes portent principalement sur la qualité, la conformité, et la sécurité des produits. Cela commence à évoluer avec certaines plateformes interdisant certaines matières à leurs vendeurs, etc.
4. La circularité. La loi anti-gaspillage (AGEC) prévoit :
- Responsabilité du producteur étendue aux plateformes elles-mêmes,
- Ban de la destruction d’invendus non-alimentaires,
- Permet la mise en place d’un système de collecte des invendus accessible aux petits vendeurs.
Cependant, le e-commerce doit aujourd’hui faire face à un problème complexe : la collecte des données nécessaires aux déclarations éco-contributions, difficilement accessibles.
5. L’emballage. Une étude DS Smith mettait en lumière le fait que 50% de l’espace dans les colis était vide. Un suremballage qui touche particulièrement l’industrie de la mode. De plus en plus d’e-commerçants recherchent des solutions écoresponsables qui restent encore très / trop coûteuses.
6. Le transport. Même si dans 70% des cas, une commande en ligne épargne un déplacement en véhicule du client, le transport génère tout de même 31% des émissions françaises de gaz à effet de serre.
Ce défi a donné naissance à des initiatives telles que :
- Chantiers d’optimisation des parcours
- Camions plus remplis
- Livraisons en click&collect
7. Développer les économies locales. L’e-commerce :
- Génère 200 000 emploies en France,
- 57% des TPE/PME en ligne vendent également via des magasins traditionnels,
- Permet d’augmenter de 14% le chiffre d’affaires des points de vente physique,
- Les clients estiment à 75% que les commerces de proximité devraient être présents en ligne.
8. L’engagement social :
- Développer l’expertise féminine dans les départements techniques,
- Participer à l’insertion de personnes défavorisées,
- L’accessibilité des plateformes et leurs services pour les personnes malvoyantes et malentendantes,
- Et autres.
Pour KPMG, la crise sanitaire et le confinement pourraient agir comme accélérateurs de tendances :
· Développement de la prise de conscience environnementale des e-consommateurs.
· La digitalisation des commerces physiques par les commandes en ligne et la livraison à domicile.
Le e-commerce tient un rôle clé pour favoriser le développement de produits responsables et leur accessibilité. Ces nouvelles pratiques portent à la fois sur les produits et services proposés, mais également en favorisant l’économie circulaire dans les processus de production et distribution.
Tout en informant les consommateurs et en choisissant avec attention les partenaires et fournisseurs dans une démarche responsable, les entreprises auront pour défi de répondre aux nouvelles attentes des consommateurs, et ce, sans laisser de côté les aspects sociaux de la transition tels que le développement des économies locales, la diversité, et l’inclusion.
Via @FevadActu @KPMG @FEVAD @mathieu
Sources :
- https://www.fevad.com/etude-kpmg-x-fevad-e-commerce-et-rse-the-green-deal/
- « E-commerce : Au cœur des attentes, la RSE s’invite dans les stratégies », Matthieu Guinebault, 2020, Fashion Network
- Etude KPMG x FEVAD E-commerce et RSE: The Green Deal, 2020